Femme atypique réveille-toi!

Femme atypique réveille-toi!

Marre de te sentir en décalage, comme une alien dans ton propre monde? Commençons déjà par mettre des mots sur tes maux, avant de lancer le grand nettoyage de printemps !

C’est quoi être atypique?

Si les définitions ne t’intéressent pas, passe directement au paragraphe suivant.


Quand on parle d’atypicité, il faut savoir que c’est un terme fourre-tout qui peut correspondre à beaucoup de vécus. Dedans, on peut regrouper les neuroatypies (NA) et d’autres concepts plus flous.


Les NeuroAtypies (NA) s’opposent à ce qu’on appelle un fonctionnement NeuroTypique (NT) et font l’objet d’un diagnostique par un psychiatre. On y retrouve les Troubles NeuroDéveloppementaux (TND), dont:

  • Les troubles du spectre de l’autisme (TSA),
  • Les troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie)
  • Les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
  • Ainsi que les troubles du développement intellectuel

À côté de cela, on va retrouver d’autres termes comme:

  • HPI et HQI: Haut Potentiel Intellectuel et Haut Quotient Intellectuel. Ce ne sont pas des troubles, au contraire, c’est plutôt un gros avantage dans la vie. Certaines personnes distinguent les deux mais ce n’est pas toujours le cas. Il n’y a pas un fonctionnement propre aux personnes HPI/HQI, contrairement à ce que de nombreux coach prétendent: il y a des performances plus élevées, mais pas de pensée particulièrement en arborescence, pas de sens de l’injustice plus élevé, etc. Ce sont des neuro-mythes (des légendes fausses très répandues sur le fonctionnement du cerveau).
  • HPE: Haut Potentiel Émotionnel. Cela ne repose sur aucune observation, ni test, ni approche fiable. Des performances élevées en empathie (compréhension intellectuelle des émotions des autres) n’étant absolument pas liées à de la souffrance. Au contraire, ce serait, encore une fois, plutôt un avantage.
  • Hypersensible: pour certains coachs, cela serait un fonctionnement particulier. Ce qu’on retrouve généralement dans le domaine de la psychologie et des recherches universitaires, c’est que l’hypersensibilité peut être le symptôme d’un autre trouble. Oui, certaines personnes sont hypersensibles, que ce soit à un niveau physique et/ou émotionnel, mais dans ce cas, il faudrait consulter et voir si cela ne vient pas d’une maladie pour pouvoir aider au mieux la personne. On retrouve des difficultés liées à l’hypersensibilité dans de nombreux troubles, dont des TND et des troubles de l’humeur, ainsi que des maladies physiques.
  • Tu pourras aussi entendre parler de neurodiversité. Généralement, c’est associé à un mouvement politique (pas un parti politique, mais d’influence sur la vie en société), qui revendique le droit à la différence, sans pathologisation, sans soins, sans considérer qu’il s’agit de troubles, mais juste de différences de fonctionnement.
  • Il y a aussi multipotentiel, polymathe, multipassionné, zèbre, etc.

Comme le terme “atypie” n’est pas un terme scientifique, ni diagnostique, et n’ayant pas de description précise; je l’utilise dans son sens le plus large: en dehors des normes. Pour moi, est atypique, une personne qui va se sentir souvent en décalage, en dehors du fonctionnement habituel, pour qui les approches classiques posent fréquemment problème.

Et quand on parle de fonctionnement en dehors des normes, il faut alors penser besoins et approches en dehors des normes!

C’est quoi les risques quand on est atypique?

Comme on l’a vu, il y a de très nombreuses formes d’atypies, et forcément, les risques vont varier.

  • Le HPI/HQI est plutôt protecteur en terme de santé mentale, contrairement à la croyance populaire et au discours de nombreux coachs qui ne sont pas formé·es aux approches scientifiques et aux dernières publications… de ces 30 ou 40 ans dernières années!
  • Pour les personnes ayant un TDAH et/ou TSA, il y a beaucoup de comorbidités (des maladies fréquemment associées) dont les addictions, d’autres TND, et des problèmes sociaux, bien sûr…
  • Mais surtout, il y a la fatigue ! C’est épuisant de devoir toujours se sur-adapter! Essayer d’avoir l’air normale. Ça, c’est un problème majeur quand on est atypique: le masking, ou le fait de développer et entretenir un masque social qu’on porte pour ne pas être rejetée, jugée, et même parfois discriminée ou agressée. On retrouve souvent des problèmes de dépression, d’épuisement et de burnout chez les femmes atypiques; probablement en lien avec cette sur-adaptation.

C’est donc d’autant plus important d’apprendre à bien prendre soin de soi quand on est atypique, car les risques sont plus élevés.

Quels sont les besoins particuliers des femmes atypiques?

Je dirai qu’il y a deux points principaux qu’on peut relever:

  • S’autoriser et se rendre compte qu’on mérite d’être heureuse.

Quand on se voit comme un canard boiteux, un mouton noir, avec une image de soi négative; il peut être beaucoup plus difficile de se dire qu’on mérite de prendre soin de soi et de s’épanouir. C’est la première difficulté.

  • La nécessessité de l’adaptation.

Par définition, une femme atypique, va être en dehors des normes; or, les conseils de bien-être et de santé sont en général conçus pour des personnes dans les normes.

Il y a tout un apprentissage à faire pour pouvoir faire du selfcare sur mesure. C’est tout un processus qui va nous changer en profondeur et nous permettre d’écouter nos ressentis, de comprendre nos besoins et d’y répondre avec des comportements qui vont améliorer notre santé et notre bien-être sur le court et long-terme.

Pourquoi parler d’abord de femmes atypiques et pas de femmes “normales”, et ensuite d’adapter si besoin?

Parce qu’on “bidouille” l’accessibilité au lieu de la prévoir en premier lieu, bien trop souvent! Et cela donne des résultats qui sont insatisfaisants pour toutes et tous.

Ce que je te propose c’est de partir de la réflexion inverse de celle habituellement proposée: donner aux personnes qui ont les plus grands besoins, et ensuite les personnes qui n’en ont pas l’utilité avanceront plus vite; mais sans laisser sur le côté les personnes en difficulté. Une rampe ne t’empêche pas d’utiliser les escaliers! Au contraire!

Un retour qu’on m’a fait lorsque j’ai lancé ma première formation test était que le fait de l’avoir pensée pour les personnes atypiques la rendait beaucoup plus accessible pour toutes! Si tu savais comme ça m’a fait plaisir!


Et puis, comme je te l’ai dit plus haut, la sur-adaptation est un facteur de risque pour les personnes atypiques. Je ne voulais pas participer à cet épuisement, puisque ma démarche est justement d’aider les gens à aller mieux!

Femme atypique, réveille-toi !

Tu as le droit de vivre, d’exister et d’être toi !


Atypiquement,

Prudence

Réalisé avec